Les monstres sacrés, l’anticipation: Le Horla

9782253005391FS

Quand on vous dit Maupassant, ça vous fait pas penser au lycée et à des cours de français chiants? Moi aussi. Des fois, je me dis que les cours de français sont faits pour nous dégoûter de lire les auteurs qu’on nous présente.

Sans vouloir vous gonfler avec des biographies à rallonge, ce qui faut retenir de Maupassant est surtout qu’il a été malade comme un chien quasiment toute sa carrière. En gros, il a attrapé la syphillis vers 27 ans et ça l’a bouffé jusqu’à l’os, physiquement et mentalement. Nietzsche disait dans la généalogie de la morale, en parlant de Wagner, que l’artiste était juste le terreau, et quelque fois le fumier sur lequel fleurissait son œuvre. Je sais pas si c’est vrai pour toute les formes d’art, mais on peut citer une pétée d’artistes dont le talent consistait à partir de leur fumier pour y faire fleurir quelque chose de beau. En vrac, la honte de Kafka, le deuil d’Anne Rice, la déprime de Baudelaire évidemment, les angoisses de Lovecraft, l’amour coupable de Lewis Carol et la syphilis de Maupassant. Evidemment, ça demande de pouvoir regarder son fumier en face et de le reconnaître pour ce qu’il est, pour faire toujours la différence entre les fleurs du fumier et le fumier lui même. Faute de quoi, on trouve des auteurs qui confondent directement leur fumier avec du talent et, souvent, avec de l’engagement idéologique: le virilisme bourrin de John Norman, la haine des hommes de Bradley, le masochisme de Rousseau sur le tard ,les problèmes familiaux de Freud… Continuer la lecture de Les monstres sacrés, l’anticipation: Le Horla