Vous savez, je suis bien conscient que tout est relatif et doit être replacé dans son contexte historique. Je sais que les modèles évoluent vite, en particulier les modèles féminins et en plus particulier encore celui de la femme forte et indépendante. J’aime d’ailleurs pas trop cette surenchère dans la violence, le narcissisme et le récent mépris des hommes dans les modèles de femme fortes, en gros depuis Bradley et Mc Caffrey. Mes guerrières de fiction préférées, c’est plutôt Lewis dans Robocop, 355 dans Y le dernier homme, Ripley dans Alien ou, moins sérieusement, miss Hulk, des persos qui font un boulot violent avec sérieux et compétence mais qui n’oublient pas de rester humaines et chaleureuses. Mais foutrentraille, en lisant Dracula je me suis vraiment demandé dans quelle putrasatratchreuh de société Mina Harker pouvait être un modèle de femme de caractère moderne, courageuse et intelligente! Pourtant c’est le cas. Van Helsing, émerveillé par la demoiselle va même jusqu’à proclamer qu’elle a un « cerveau d’homme », soit le plus grand compliment qu’on puisse faire à l’intellect féminin à son époque, en ajoutant qu’en plus, elle garde un cœur de femme, ce qui en fait une créature quasi féerique. Je crois bien que la force des hommes et la bonté des femmes sont les deux choses les plus surestimées au monde.
Tenez vous bien: Mina sait lire une carte et taper à la machine!
Ah, et elle fait pas de crises de nerfs toute les cinq minutes non plus, mais un peu quand même parce que faut pas déconner, pis c’est un peu grâce à elle qu’ils retrouvent Dracula vu qu’elle est en lien de sang avec lui et qu’elle s’en sert pour les guider. C’est tout. Pour faire un peu de contraste et montrer à quel point elle, c’est la femme moderne, elle a une copine encore plus perruche qu’elle, Lucy. Le passage où elle s’échangent des lettres justifierait à lui seul que le bouquin s’appelle Dracuculapraline.