Les monstres sacrés et leurs contrefaçons (introduction)

Superman Returns

Si pour vous, le mot « vampire » évoque une boule à facettes sur pattes, « Loup-Garou » un groupe de chip N’ dale torse nu et Frankenstein un gros bestiau titubant qui fait greuh greuh; si vous imaginez Van Hellsing avec un chapeau de cow boy, des fioles d’eau bénite en bandoulière et une arbalète à répétition, si vous pensez que Mr Hyde fait trois mètres de haut, une demi tonne et soulève une voiture comme une brindille, si vous pouvez facilement imaginer Sherlock Holmes et Arsène Lupin botter des culs par dizaines avec leurs petits poings crispés; si vous imaginez que le surhomme portera une cape, des collants et son slip par dessus, alors vous souffrez probablement, comme une majorité d’occidentaux modernes, de l’hollywoodite, la contrefaçon des références culturelles par le cinéma grand public. Continuer la lecture de Les monstres sacrés et leurs contrefaçons (introduction)

Les monstres sacrés et leurs contrefaçons: Dracula

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Personnage éponyme du livre de Bram Stoker publié en 1897, dans cet âge d’or du fantastique que représente la fin 19ème/début 20ème, époque de crise spirituelle et de choc des idées s’il en est, ou se confrontent le modernisme, la foi et la superstition. Le spiritisme apparaît en France en 1857 et convertira des hommes aussi illustres que Victor Hugo. Deux ans plus tard, Darwin publie L’origine des espèces. Les religieux, les mystiques, les romantiques, les positivistes, tout ça qui se fout sur la gueule, qui essaie de tirer la couverture… et au milieu de tout ça, notre petit Stoker. Continuer la lecture de Les monstres sacrés et leurs contrefaçons: Dracula

Les monstres sacrés et leurs contrefaçons: Van Helsing

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Il y a des personnages qu’on aime détester, c’est même une façon de faire un excellent méchant. Van Helsing lui, est un personnage que je déteste aimer.
Réglons d’abord le cas du cow-boy à l’arbalète dans la grosse merh…  ahem pardon, le film de divertissement grand public qui se paie le culot de porter son nom. Vous est-il déjà arrivé dans votre naïve jeunesse d’acheter dans un supermarché un truc pas cher étiqueté « foie gras » pour découvrir plus tard, en consultant la liste des ingrédients « Foie gras: dix pour cent » C’est à peu près le même sentiment qu’on peut éprouver en regardant Van Helsing. Franchement, ça va parce que je l’ai vu gratos. Continuer la lecture de Les monstres sacrés et leurs contrefaçons: Van Helsing

Les monstres sacrés et leurs contrefaçons; Mina: « Strong independant womaaaaan… »

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Vous savez, je suis bien conscient que tout est relatif et doit être replacé dans son contexte historique. Je sais que les modèles évoluent vite, en particulier les modèles féminins et en plus particulier encore celui de la femme forte et indépendante. J’aime d’ailleurs pas trop cette surenchère dans la violence, le narcissisme et le récent mépris des hommes dans les modèles de femme fortes, en gros depuis Bradley et Mc Caffrey. Mes guerrières de fiction préférées, c’est plutôt Lewis dans Robocop, 355 dans Y le dernier homme, Ripley dans Alien ou, moins sérieusement, miss Hulk, des persos qui font un boulot violent avec sérieux et compétence mais qui n’oublient pas de rester humaines et chaleureuses. Mais foutrentraille, en lisant Dracula je me suis vraiment demandé dans quelle putrasatratchreuh de société Mina Harker pouvait être un modèle de femme de caractère moderne, courageuse et intelligente! Continuer la lecture de Les monstres sacrés et leurs contrefaçons; Mina: « Strong independant womaaaaan… »

Les monstres sacrés et leurs contrefaçons: Frankenstein, le Promethée moderne

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C’est un peu le papy du genre: il date de 1818. J’ai beaucoup hésité à lire ce bouquin. Je croyais que l’histoire de Frankenstein était une fable obscurantiste qui prêchait la méfiance envers la science et la soumission aux « lois de la nature », sûrement une déformation du cinéma. C’est pas le cas du tout. Presque 70 ans le sépare de Dracula et pourtant, c’est encore lui qui me paraît le plus moderne.
C’est un livre qui parle un peu de la science et de son mésusage, c’est vrai, mais c’est surtout un livre sur l’amour et les origines du crime, à travers les histoires opposés de Victor Frankenstein et de sa créature. Continuer la lecture de Les monstres sacrés et leurs contrefaçons: Frankenstein, le Promethée moderne