Il y a des personnages qu’on aime détester, c’est même une façon de faire un excellent méchant. Van Helsing lui, est un personnage que je déteste aimer.
Réglons d’abord le cas du cow-boy à l’arbalète dans la grosse merh… ahem pardon, le film de divertissement grand public qui se paie le culot de porter son nom. Vous est-il déjà arrivé dans votre naïve jeunesse d’acheter dans un supermarché un truc pas cher étiqueté « foie gras » pour découvrir plus tard, en consultant la liste des ingrédients « Foie gras: dix pour cent » C’est à peu près le même sentiment qu’on peut éprouver en regardant Van Helsing. Franchement, ça va parce que je l’ai vu gratos.
Il n’y a même pas dix pour cent de Van Helsing dans Van Helsing le film. Le personnage se compose plutôt de dix pour cent du très injustement mal aimé « Vampires » de John Carpenter, dix pour cent de de Simon Belmont, dix pour cent de James Bond et soixante dix pour cent de… je dirais Chuck Norris.
Van Helsing est un vieil érudit. Il est costaud pour son âge mais n’a rien d’un homme d’action ; il faut bien que tous les petits jeunes qui l’entourent servent à quelque chose. C’est, par contre, un savant éclectique à la fois médecin, homme de loi, philosophe, métaphysicien et expert en superstitions ; il est décrit par son ancien élève, Jack Seward, comme étant l’un des plus grands cerveaux de son époque. La guerre qui l’oppose à Dracula est une guerre de cerveaux, pareille à celle entre Sherlock Holmes et Moriarty. La guerre entre un brillant savant dévoué à l’humanité et un autre dévoué à lui même. Sa foi en dieu et sa détermination sont inébranlables, mais il ne bosse pas pour le Vatican. Je me rappelle plus mais, en toute logique, il devrait de toute façon être protestant. Comme tous les vieux savants qui prennent trop l’habitude d’avoir raison, c’est parfois une vraie tête de con. Quand il comprend qu’il a affaire à un vampire, il commence par le cacher aux autres, à moitié pour les protéger, à moitié pour ne pas passer pour un fou. Il se croira capable de contrer Dracula tout seul et s’en mordra les doigts. Seul, il ne fait pas le poids contre un vampire plusieurs fois centenaire qui n’est pas la moitié d’un con, lui non plus. Au final, c’est la connaissance des vampires de Van Helsing conjuguée à la maîtrise des techniques modernes des jeunes premiers qui vaincront Dracula.
Certes, par rapport au « vrai » Van Helsing, ce film n’est pas du tout fidèle. Pour moi, on décèle quand même l’original dans l’inspiration du personnage principale 🙂
Mais ça ne m’a pas empêcher de l’apprécier, comme film d’action fantastique : beaux effets spéciaux, jeu correcte, belle mise en scène, décors et costumes somptueux. Et pour une fois qu’on fait des vampires pas trop beaux…